Guideline

Check-up

Créé par: Corinne Chmiel, Felix Huber, Uwe Beise Dernière révision: 05/2024 Dernier changement: 05/2024

Mise à jour 05/2024

  • Cette ligne directrice a été revue et son actualité a été vérifiée
  • Le chapitre 4.3 (dépistage du cancer de la prostate) a été révisé. L’utilisation de nouvelles méthodes de dépistage telles que l’IRM de la prostate et le Test-Stockholm-3 n’a jusqu’à présent pas montré d’amélioration significative du prognostic.

Remarque préliminaire

Une revue systématique (1) a montré que les examens préventifs sont de plus en plus acceptés et utilisés par la population grâce à l'offre de ces bilans de santé. De nombreuses personnes en bonne santé, mais préoccupées par leur santé, sont favorables aux check-up et y ont recours. Toutefois, les avantages et les désavantages de tels bilans de santé doivent être pris en considération et remis en question, et les patients doivent être conseillés en conséquence (57).

 

1. La liste des contrôles médicaux/des check-up en survol (par ordre alphabétique)

Examen

Qui?

A partir de quand

A quelle fréquence?

Anévrisme de l‘aorte

(Sonographie)

Hommes avec facteurs de risque

·       Fumeur (ex-fumeur)

·       Fréquence familiale

·       Maladie vasculaire grave (par ex. PAVK, maladie coronarienne)  

·       Ev. femmes qui fument (évidence incertaine) 

65–75 ans

Examen unique

Cancer colorectal

(sang occulte)

N’utiliser que le test immunologique quantitatif des selles (OC Sensor)

Chez les hommes et les femmes s’ils sont prêts à subir une coloscopie en cas de résultat positif

A partir de 50 ans

Tous les 2 ans

 

 

Cancer colorectal

(coloscopie)

Hommes et femmes

A partir de 50 ans

Répéter après 10 ans en cas de résultat normal (jusqu’à 75 ans)

Patients à risque

Au moins 1 parent direct avec un cancer colorectal ou adénome si diagnostiqué avant l’âge de 60 ans 

A partir de 40 ans (ou 10 ans avant l’âge de l’affection du parent) 

Tous les 5 ans

 

Cancer colorectal héréditaire dans la famille (FAP, syndrome de Lynch) 

Stratification du risque en fonction du diagnostic génétique moléculaire

Individuellement

Colite ulcéreuse, maladie de Crohn

Après une durée d’env.  8–10 ans de la maladie

Tous les 1–3 ans en fonction du degré d’inflammation et de la localisation

Cancer de la peau

Due à l’évidence incertaine pas de recommandations 

Cancer de la prostate

(détermination PSA)

 

Hommes sans facteurs de risque

Pas de recommandation générale

(Individuellement après information sur les avantages et les risques)

–> Harding Faktenbox

A partir de 50 ans

Individuellement

 

Hommes avec prédisposition héréditaire

1 parent direct < 65 ans atteint d’un carcinome pertinent ou plusieurs parents au premier degré atteints d’un carcinome pertinent (indép. de l’âge)

A partir de 45 ans ou 10 ans avant le diagnostic chez le parent
Cesser à > 70 ans

Individuellement

Cancer du col de l’utérus

(Frottis PAP
et / ou
test HPV)

Femmes sexuellement actives

Frottis PAP: A partir de 21 ans

Tous les 3 ans (jusqu’à 70 ans)

Test HPV: A partir de 30 ans (comme alternative au frottis ou en combinaison)
Notez: coûts pour Test HPV non pris en charge par l’assurance de base

Tous les 5 ans

Cancer du poumon

(Low dose CT)

Patients à risque (fumeurs, ex-fumeurs)

Pas de recommandation générale (individuellement après information sur les avantages et les risques)

Uniquement dans le cadre de programmes organisés (pas encore établis et non rémunéré)

A partir de 55 ans

Pas encore établi

Cancer du sein

(dépistage par mammographie)

Chez les femmes sans FR

Pas de recommandation générale (individuellement après information sur les avantages et les risques selon notre dossier santé)

–> Boîte à faits d’Harding (seulement en anglais)

A partir de 50 ans

 

Tous les 2 ans

 

En cas de risque élevé (prédisposition héréditaire)

A partir de 40 ans (individuellement)

Tous les 2 ans

En cas de gène connu du cancer du sein (BRCA1/BRCA2)

A partir de 30 ans

Annuellement 

Dépistage du diabète

(HbA1c)

–> mediX GL Diabète

Hommes et femmes sans FR cv.

A partir de 40 ans

Tous les 3 ans

Adultes asymptomatiques obèses/en surpoids 

A partir de 35 ans

Tous les 3 ans

Avec FR cv.1

A partir du diagnostic

Tous les 1–3 ans en fonction des FR

Dépistage du glaucome
(chez l’ophtalmologue)

–> mediX GL Maladies oculaires en soins primaires

Hommes et femmes sans FR

A partir de 45–50 ans

Tous les 5 ans           (jusqu’à 70 ans)

Patients à risque

Anamnèse familiale positive

Hypertension oculaire (> 21 mmHg)

Myopie (> –2 dpt)

Hypermétropie (> +3 dpt)

Traitement stéroidien à long terme

Maladies internes: apnée obstructive, hypotension artérielle persistante
(< 90/60 mmHg)

A partir de 30 ans

Individuellement

 

 

 

Hépatite B et C

–> mediX GL Hépatite

 

Hep B: personnes à risque2, toutes les personnes nées en Asie, Afrique ou aux Balkans

Hep C: personnes à risque2 ainsi que les hommes et les femmes nés entre 1950 et 1985, en particulier les immigrés de première génération d’Italie et d’Espagne 

 

Individuellement selon leur comportement à risque

Mesure de la tension artérielle

–> mediX GL Hypertension

 

Tous les hommes et toutes les femmes

A partir de 18 ans

A partir de 40 ans

Tous les 3–5 ans

Annuellement

En cas des facteurs de risque (FR) et tension artérielle légèrement élevée

Dès le diagnostic du FR ou de la tension artérielle légèrement élevée

Annuellement

Chez les femmes enceintes

A partir de la grossesse

A chaque visite

Mesure du cholestérol

(C total, HDL, LDL, TG)

–> mediX GL Hyperlipidémie

 

Hommes et femmes
Sans FR cv.1

Hommes > 40 ans

Femmes > 50 ans ou post-ménopausées 

≥ 75 ans plus de screening

 

Tous les 5 ans (en cas de risque faible selon GSLA)

Tous les 2–5 ans (en cas de risque intermédiaire)

Patients avec FR cv.1

Dès le diagnostic du FR ou de la maladie coronarienne

Individuellement

Ostéoporose

(densitométrie) 

–> mediX GL Ostéoporose

Dépistage général non recommandé

Femmes: uniquement en cas de risque spécifique selon le risque de fracture à 10 ans adapté à l’âge selon FRAX

A partir de 65 ans

Individuellement

Vaccinations

Penser à vérifier le statut vaccinal –> voir OFSP plan de vaccination, Factsheet vaccinations, LD Médecine migratoire

Facteurs de risque comportementaux

Tabac

Alcool

Consommation de drogues

Activité physique 

Alimentation

Comportement sexuel

Work-life-balance (équilibre travail/vie privée)

Tuberculose chez les migrants

Violence domestique

Tous

Tous

Tous

IMC > 25 kg/m2 und 1 FR cv.

IMC > 25 kg/m2 und 1 FR cv.

Population à risque –> GL STI


Tous

 


–> LD Médecine migratoire

 

 

A partir de 18 ans

 

 

 

 

 

 

Individuellement lors du check-up

Obésité

 

A partir de 6 ans

Exposition au soleil

Nourissons, enfants, adolescents voire leurs parents (information sur l’exposition aux rayons UV)

 

Les encadrés d’informations du Centre Harding (seulement en anglais) ainsi que les visualisations mediX sur les avantages et les risques d’examens médicaux peuvent également être utiles lors des entretiens et pour conseiller les patients

1 FR cv. (facteurs de risque cardiovasculaires)

Hypertension

Dyslipidémie

IMC > 27 kg/m2, ev. > 23 kg/m2 en cas d‘origine asiatique

HbA1c > 6,0 % à l‘anamnèse

Anamnèse familiale positive

Statut après diabète gestationnel ou poids de naissance d’un enfant
> 4’100 g

Syndrome des ovaires polykistiques (SOPK)

2 Patients à risque hépatite B/C

Consommation actuelle de drogues

Promiscuité et und HSH

Tatouages et piercings appliqués de manière non stérile

Receveurs de produits sanguins avant 1992

Femmes enceintes

Personnes séropositives pour le VIH

(Anciens) détenus en prison

Patients ayant subis des interventions médicales dans des pays avec hygiène insuffisante

Personnes originaires de pays à forte endémie

Remarque: les recommandations de prévention fondées sur des données probantes d’EviPrev se trouvent ici.

 

2. Généralités

2.1. Qu’est-ce que le check-up?

  • Par check-up on entend un examen général périodique chez des personnes qui se sentent en bonne santé parce qu’elles n’ont point de symptômes ni aucun trouble. Ce bilan de santé est donc un examen préventif périodique qui vise avant tout à détecter précocement des maladies jusqu’alors asymptomatiques
  • Les tests de dépistage peuvent faire partie du check-up. Il s’agit de procéder à un examen approprié au moyen de tests spécifiques chez les personnes présentant certaines caractéristiques de risque (57)
  • Le check-up comprend l’anamnèse, les examens cliniques, les examens de laboratoire et d’autres examens instrumentaux. Les examens à entreprendre dépendent entre autres de l’anamnèse personelle, des antécédents familiaux et des facteurs de risque individuels. Le programme de base doit être complété en fonction des besoins (voir la liste des check-up au chap. 1 et les chapitres suivants).

Les examens suivants ne sont pas utiles

  • Radiographie thoracique régulière chez les fumeurs
  • Examen de l‘urine
  • Détermination des marqueurs tumoraux
  • ECG de repos, ECG d’effort, ergométrie (57)
  • Echographie de l’abdomen (sauf AAA)
  • Examen de la fonction pulmonaire (sauf pour renforcer la motivation à l’arrêt du tabac)
  • Echographie duplex carotidienne (55)
  • Scanner cardiaque, „score calcique“ (63).

2.2. Point de vue du patient

  • Les personnes asymptomatiques qui viennent en consultation désirant un check-up cherchent à se faire confirmer qu’elles sont en bonne santé. Les patients ont souvent une motivation particulière pour un tel check-up. Les personnes qui se soumettent régulièrement à un bilan de santé sont persuadées qu’elles font quelque chose de bon pour leur santé (2), surtout lorsqu’il s’agit d’examens appareillés (3)
  • Beaucoup de patients attendent l’utilisation de techniques médicales modernes lors du check-up (4), mais rares sont ceux qui sont uniquement motivés par l’évaluation de leur santé (5). La plupart des patients ont des objectifs et attentes divers du médecin (6). Souvent, les motifs réels restent inexprimés s’ils ne sont pas demandés („hidden agenda“/agenda caché) (7). Les motifs fréquents des bilans de santé sont des troubles anxieux, le désir de prévention suite à une maladie grave d’un parent proche, le souhait d’un test VIH – ou justement des plaintes concrètes qui ne sont toutefois articulées que lorsqu’on les demande.

mediX recommande

  • Lors de l’anamnèse, la première chose à faire est d’exclure ou d’identifier un „agenda caché“.

2.3. Examens préventifs et conseils sur le mode de vie

  • Les conseils élaborés sur le mode de vie visant à promouvoir une alimentation saine et l’activité physique supposent une sélection en fonction des facteurs de risque cardiovasculaires: les personnes à risque peuvent en principe bénéficier d’interventions en matière de mode de vie (–> USPSTF, degré de recommandation B). Chez les patients sans facteurs de risque cardiovasculaires, il convient de décider individuellement si un conseil détaillé est utile (USPSTF, degré de recommandation C).

 

3. Examens préventifs pour la détection des facteurs de risque/maladies cardiovasculaires

3.1. Mesure de la tension artérielle

Contexte

  • L’hypertension est l’un des principaux facteurs de risque cardiovasculaires. Un traitement efficace de l’hypertension implique une intervention préventive qui permet de réduire considérablement la morbidité et la mortalité cardiovasculaires (–> mediX GL Hypertension).

mediX recommande

  • La mesure de la tension artérielle est recommandée en tant que dépistage de l’hypertension chez tous les adultes entre 18 et 40 ans tous les 3 à 5 ans, en cas de facteurs de risque existants (surtout l’obésité) et généralement à partir de 40 ans des contrôles annuels (si cela n’est pas fait en mesure à domicile) (–> USPSTF).

3.2. Détermination de l‘IMC

Contexte

  • Le contrôle régulier de la taille et du poids et la détermination de l’IMC sont proposés par USPSTF (U.S. Preventive Services Task Force) en cas d’obésité (IMC > 30 kg/m2) – mais uniquement en association avec des conseils pour perdre du poids (8). Toutefois, rares sont ceux qui parviennent à perdre du poids à long terme. Il n’est pas prouvé que la morbidité et la mortalité de l’obésité s’en trouvent réduites. Les conseils en matière d’obésité peuvent toutefois avoir un effet positif sur d’autres facteurs de risque cardiovasculaires comme l’hyperlipidémie, l’hypertension et le contrôle de la glycémie en cas de diabète de type 2 – et donc sur l’état de santé du patient obèse.
    Remarques: l’IMC n’est qu’une mesure très approximative de la masse graisseuse avec un quotient de corrélation entre 0,4 et 0,7. Chez les personnes en surpoids (25 à 29,9 kg/m²), l’ICM  seul n’est pas un bon indicateur du risque pour la santé et ne justifie pas à lui seul une recommandation de perte de poids. Les facteurs de risque associés doivent toujours être pris en compte et l’indication de traitement doit dépendre du risque global (9).
    Notez: les personnes en  surpoids ont un risque accru pour certaines maladies et un risque réduit ou inchangé pour d’autres. Dans la catégorie IMC 25 à 29,9 kg/m² le tour de taille a une valeur informative plus haute en ce qui concerne le risque métabolique ou cardiovasculaire (9).

mediX recommande

  • L’IMC doit être mesuré chez les personnes obèses lorsqu’une réduction de poids est envisagée, puis contrôlée selon une procédure convenue avec le patient (par ex. perdre 1 kg/mois et faire plus d’exercice).

3.3. Détermination du cholestérol

Contexte

  • L’hypercholestérolémie chronique est un facteur de risque de maladie coronarienne, d’infarctus du myocarde et d’aploplexie. En fonction du risque individuel, le traitement anti-cholestérol par statines peut réduire le nombre d’événements cardiovasculaires.

mediX recommande

  • Le C total, le HDL-C, le LDL-C et les triglycérides doivent être déterminés
    • Chez les hommes asymptomatiques > 40 ans, les femmes > 50 ans ou post-menopausées
  • Dépistage tous les 5 ans en cas de risque faible, tous les 2–5 ans en cas de risque intermédiaire
    • > 75 ans, le dépistage ne devrait plus être effectué
    • En présence d’autres facteurs de risque cardiovasculaires ou de maladies cv. fréquentes/précoces en famille, la détermination du cholestérol est utile indépendamment de l’âge (–> détails voir mediX GL Hyperlipidémie, 2020). Recommandations actuelles pour la prévention primaire avec des statines –> USPSTF.

3.4. Détermination de la glycémie 

Contexte

  • 3–4 % de la population suisse souffrent de diabète de type 2. La maladie passe par une longue phase préclinique et n’est donc souvent remarquée qu’assez tard
  • Un bon contrôle de la glycémie avec des taux d‘HbA1c proches ou inférieurs à 7 % peut retarder ou même empêcher des lésions microvasculaires tardives
  • Il a entretemps été démontré que le screening de la glycémie chez les personnes en surpoids/obèses ainsi que chez les patients avec des facteurs de risque (voir ci-dessous) est utile (11, 42). Pour les personnes de poids normal sans FR, il n’existe aucune preuve évidente de bénéfice (42).

mediX recommande

  • Dépistage du diabète chez toutes les personnes à partir de 40 ans tous les 3 ans
  • Tous les 1–3 ans chez les patients avec un risque cv. élevé
  • Nouveau: nous recommandons, en accord avec la US Preventive Services Task Force, un dépistage du (pré)diabète* chez tous les adultes en surpoids ou obèses âgés de 35 à 70 ans (tous les 3 ans)

    * prédiabète HbA1c: 5,7–6,4

  • Nouveau: pour le dépistage du diabète, la glycémie à jeun doit obligatoirement être déterminée uniquement chez les patients pour lesquels la détermination de l’HbA1c n’est pas suffisamment fiable. Pour plus de détails voir mediX Guideline Diabetes mellitus.

3.5. Dépistage de l'anévrisme de l'aorte abdominale

Contexte

  • Selon les études de dépistage par ultrasons, la prévalence de l’anévrisme de l’aorte abdominale (AAA) est d’environ 4–9 % chez les hommes et de 1 % chez les femmes. La prévalence d’un AAA à risque de rupture > 5,0 cm est estimé à 0,5% chez les hommes âgés de 50 à 79 ans
  • La létalité globale en cas de AAA rupturé est > 90 %, le pronostic est donc très mauvais. En revanche, la létalité périopératoire est seulement de 1 à 2 % en cas de traitement endovasculaire électif, et de 2 à 5 % en cas de remplacement aortique ouvert. Etant donné qu’un AAA peut être diagnostiqué de manière simple, sûre et peu coûteuse à l’aide d’un ultrason (sensibilité 95 %, specificité 99 %), il est recommandé un dépistage échographique unique (13). La NNS (number needed to screen) pour la prévention d’un décès lié à la maladie est estimée à 380 (14).

mediX recommande

  • Chez les hommes de 65 ans et plus qui présentent des facteurs de risque: fumeurs ou ex-fumeurs, les patients avec des antécédents familiaux (ceci concerne 10–20 % de tous les AAA), une hypertension non contrôlée, une maladie vasculaire grave (par ex. AOP, maladie coronarienne)
  • Les femmes qui n’ont jamais fumé ne doivent pas subir de dépistage du AAA
  • Pour les femmes qui fument ou ont fumé, aucune recommandation claire ne peut être faite actuellement. Leur risque n’est probablement pas plus élevé que celui des hommes qui n’ont jamais fumé (13)
  • Voir aussi mediX Guideline Anévrise de l’aorte abdominale.


4. Examens préventifs pour la détection précoce de tumeurs malignes

  • En général, il s’agit ici de prévention secondaire. Tant qu’il s’agit encore de stades précancéreux, comme dans le cas de polypes coliques, de dysplasie épithéliale dans le frottis cervical ou de névi dysplasiques, on pourrait aussi parler de prévention primaire
  • Avant que le patient ne décide de réaliser l’examen préventif précoce, il doit être informé de la pertinence des résultats positifs et négatifs du test et des mesures qui peuvent s’avérer nécessaires (par ex. des biopsies) ainsi que des options de traitement et de leurs risques.

4.1. Cancer du col de l'utérus: frottis (prélèvement cervico-utérin), test HPV

Contexte

Les facteurs de risque pour le cancer du col de l’utérus sont

  • Le début précoce des rapport sexuels, le changement fréquent de partenaire et les rapports sexuels non protégés favorisent la transmission du virus du papillome humain (HPV), responsable de la majorité des cancers du col de l’utérus  
  • Les fumeuses infectées par l‘HPV ont un risque plus haut de développer un cancer du col de l’utérus que les non-fumeuses porteuses des mêmes types d’HPV agressifs 16 et 18 qui sont responsables de 70 % des cancers du col de l’utérus
  • Le risque d’infection à HPV peut être réduit en utilisant des préservatifs, mais il n’existe pas de protection complète
  • Le frottis cellulaire suivi d’une coloration de Papanicolaou et d’un examen cytologique a fait ses preuves en tant que dépistage pour la détection précoce du carcinome épidermoïde du col de l’utérus. Le dépistage et l’intervention thérapeutique en cas de résultat positif permettent de réduire l’incidence de ce type de cancer du col de l’utérus le plus fréquent de 20 à 60 %
  • Des calculs effectués en Allemagne ont donné les résultats suivants: le dépistage permet d’éviter environ 3 décès et 25 cas de cancer du col de l’utérus par an et par 100’000 femmes. En contrepartie, on compte environ 39’000 frottis, 1’200 résultats nécessitant une clarification et 330 conisations pour le traitement des dysplasies cervicales (15)
  • Le dépistage par test HPV présente une sensibilité supérieure à celle de l’examen cytologique (frottis cervico-utérin), mais il est moins spécifique (mediX Factsheet Dépistage cancer du col de l’utérus). La SSGO recommande le test HPV comme alternative au frottis tous les 3 ans à partir de l’âge de 30 ans, sous réserve d’une prise en charge (encore à venir) par les caisses d’assurance maladie (52). La Société Suisse de Cytologie SSC par contre fait remarquer les „coûts supplémentaires considérables, plus d’examens inutiles et une surthérapie potentielle“. Selon la SSC, le rapport coût-efficacité n’est assuré que si l’intervalle entre les tests HPV est d’au moins 5 ans (53)
  • Désormais, le co-test frottis cervico-utérin plus test HPV est également recommandé à partir de 30 ans (-> Eviprev), mais sa mise en œuvre n'est pas encore largement établie en raison de l'absence (encore) de prise en charge des coûts du test HPV.

mediX recommande

  • Le frottis cervical est recommandé à chaque femme à partir de l’âge de 21 ans, puis tous les 3 ans jusqu’à l’âge de 70 ans comme dépistage de routine. Cela vaut également pour les femmes vaccinées contre l’HPV. Alternativement, une sérologie HPV peut être faite à partir de l’âge de 30 ans
  • Les coûts du test HPV comme screening primaire ne sont pas encore pris en charge par l‘assurance de base. C’est pourquoi nous recommandons le screening par frottis cervical en attendant la prise en charge.

4.2. Cancer du sein: palpation des seins, mammographie

Contexte

  • De nombreux facteurs de risque du cancer du sein sont inévitables, comme l’accumulation familiale de cancers du sein, le fait d’être gaucher ou l’exposition antérieure aux radiations. Il en va autrement pour les risques liés au mode de vie. Le risque augmente lors de consommation chronique élevée de cigarettes. La consommation quotidienne d’alcool pendant des années est également un FR, et les femmes en surpoids sont 2,5 fois plus susceptibles de développer la maladie que les femmes de poids normal.

Palpation du sein (auto-palpation)

  • La plupart des tumeurs du sein sont découvertes par les femmes elles-mêmes par palpation. Seule une tumeur sur 12 se révèle maligne, mais elle est déjà trop grosse pour un pronostic favorable. L’auto-examen manuel du sein par palpation systématique après une formation adéquate est certainement recommandé, mais il ne permet pas de réduire la mortalité (16). Il en va de même pour la palpation par le médecin. Toutefois, des études montrent que les cancers du sein sont parfois détectés à un stade plus précoce si la palpation est effectuée correctement („down staging“) (60)
  • Malgré des preuves discutables, quelques femmes profitent d’un auto-examen palpatoire régulier: leur conscience corporelle est ainsi encouragée et elles prennent une responsabilité active pour leur santé. Chez d’autres femmes encore, la recommandation d’un auto-examen régulier pourrait éveiller des craintes et un souci excessif de soi.

Dépistage par mammographie

  • Le dépistage par mammographie reste controversé, mais il représente actuellement le meilleur moyen pour détecter un cancer du sein dans sa forme pré-invasive ou au stade invasif précoce dans une large population, où le taux de survie à 5 ans est supérieur à 90 % en cas de traitement adéquat (17). L’état actuel des connaissances peut être résumé comme suit
  • Il est controversé si un screening régulier par mammographie peut réduire la mortalité par cancer du sein, et le plus souvent seulement minime selon les études (16, 17, 18, 61, 62): sur 1’000 femmes qui subissent une mammographie tous les 2 ans entre 50 et 69 ans (pendant au moins 10 ans), 1 femme peut être préservée d’un décès par cancer du sein. La réduction absolue du risque est de 0,05 %. Si on prend en compte seulement les études randomisées optimales, on ne constate aucun avantage de survie pour les femmes qui y participent
  • Le faible bénéfice du dépistage par mammographie est contrebalancé par quelques inconvénients, notamment le grand nombre de faux-positifs qui ne peut être que partiellement réduit en appliquant de hautes normes de qualité. Les conséquences sont des biopsies injustifiées, du stress psychologique et parfois même des traitements superflus (17, 18)
  • Pour les femmes avec un risque élevé (deux cas de cancer du sein dans la parente directe, gène du cancer du sein connu) il est recommandé une mammographie tous les 2 ans à partir de 40 ans, et dès l’âge de 30 ans (au plus tard) en cas de mutation BRCA1/BRCA2 connue.

mediX recommande

  • Compte tenu des avantages minimes et des inconvénients potentiels, on ne peut donner une recommandation générale de dépistage par mammographie aux femmes sans antédédents génétiques
  • Les femmes doivent être informées en profondeur des avantages et des inconvénients (le dossier santé mediX „Diagnostic précoce du cancer du sein“ et les Boîtes à faits d’Harding [seulement en anglais] peuvent soutenir l’information)
  • Il est recommandé aux femmes avec un risque élevé familial de cancer du sein de faire une mammographie régulièrement.

4.3. Cancer de la prostate: détermination PSA, palpation rectale

Contexte

  • Le principal facteur de risque du cancer de la prostate est l’âge. Le risque de maladie augmente également avec le nombre de parents directs (père, frère) touchés par la maladie (19).

Dépistage du PSA

  • Il n’existe jusqu’à présent pas de preuve que le dépistage du PSA de la population entière peut prolonger la survie (20, 21, 25, 46, 69)
  • Selon l’étude ERSPC, le screening du PSA a permis de réduire de 20 % la mortalité due au cancer de la prostate (22). Le risque individuel de décès par cancer de la prostate est donc réduit de 3 % (sans dépistage PSA) à 2,4 % (durée médiane d’observation: 9 ans); dans une sous-cohorte de l’étude ERSPC, un bénéfice significatif du dépistage a été constaté après 14 ans de suivi pour la survie spécifique à la tumeur, mais pas pour la survie globale (24)
  • Les résultats de l’étude PLCO n’ont pas montré de réduction de la mortalité grâce au screening PSA. La période d’observation était toutefois plus courte et de nombreux hommes du groupe de contrôle ont également subi une détermination du PSA (23). Une étude à long terme de 20 ans avec une cohorte d’une région en Suède a montré aucun avantage en termes de survie grâce à un dépistage régulier du PSA (25)
  • Mise à jour 04/2024: les taux de mortalité à 15 ans de létude CAP portant sur plus de 400’000 hommes ont été publiés récemment. La participation au dépistage du PSA n’a pas modifié la mortalité globale (69), tandis que la mortalité par cancer de la prostate était modifiée de 0,69 %
  • Le faible bénéfice du dépistage du PSA chez les hommes sans risque accru reste contrebalancé par de graves inconvénients: un nombre élevé de surdiagnostics (30–50 %), des complications consécutives aux biopsies et une angoisse inutile des patients
  • Les méthodes de dépistage avancées, y compris l’IRM et les panels de callicréines, ne font pas partie des procédures standard (73, 74). Il n’a pas été prouvé jusqu’à présent qu’elles pouvaient contribuer à réduire la mortalité (71, 72). Il en va de même pour l’utilisation de tests génétiques (score de risque de Stockholm3) (pour plus de détails, voir NICE).

Examen rectal numérique (DRE)

  • Il n’existe aucune preuve que le toucher rectal digital puisse prolonger la vie. La palpation seule ne détecte qu’un faible pourcentage de carcinomes qui sont en général à un stade avancé (47). Cependant, le toucher rectal digital peut aussi être utile pour détecter des hémorroïdes et un cancer de rectum.

mediX recommande

  • Le test PSA n’est pas recommandé comme test de dépistage pour les hommes sans risque génétique accru et ne devrait donc pas être proposé activement.
    Remarque: les patients avec des symptômes de miction obstructive n’ont pas de risque accru de cancer de la prostate (76), ils ne sont donc pas des candidats privilégiés pour le screening PSA. Si une intervention est prévue en cas d’obstruction de la prostate, le PSA devrait toutefois être déterminé au préalable, car en cas de carcinome de la prostate, la méthode opératoire peut être adaptée en conséquence.
  • Le test PSA peut être fait si le patient le souhaite lui-même – après information sur les avantages et les risques – et s’il est prêt à accepter des investigations supplémentaires (comme l’échographie, l’IRM multiparamétrique et la biopsie) ainsi qu’un traitement éventuel  (–> L’Encadré Harding et la brochure Dépistage du cancer de la prostate – Informations pour les hommes peuvent aider à l’information)
  • Les intervalles de dépistage recommandés varient. La littérature actuelle tend à allonger les intervalles (75).
    Les intervalles peuvent être déterminés en fonction du taux de PSA mesuré:
    En cas de PSA ≤ 1ng/ml –> test répété après 8 ans si le patient le souhaite
    En cas de PSA 1–2 ng/ml –> test répété après 2 ans
    En cas de PSA 2–4 ng/ml –> test répété tous les ans
  • L’examen rectal digital n’est pas approprié pour le dépistage précoce.

 

4.4. Mélanome: inspection de la peau

Contexte

  • En Suisse, incidence la plus haute en Europe: ♂ 26,8/100'000/ans, ︎♀ 25,4/100’000/ans
  • Bien que la peau soit facilement accessible et que les modifications suspectes soient en principe facilement identifiables, il n’est pas possible à ce jour de formuler une recommandation fondée sur des preuves concernant les avantages et les risques d’un dépistage du cancer de la peau en examinant le corps entier (27)
  • Les patients avec des anomalies ou des changements de la peau devraient se faire examiner par un médecin. Cela concerne surtout les grains de beauté présentant les caractéristiques suivantes (26)

Règle ABCD…

A: Asymétrie (écarts par rapport à la forme ronde ou ovale)
B: Délimitation (irrégulière ou flou)
C: Couleur (intensité variable)
D: Diamètre supérieur à 6 mm 
E: Reliefs sur fond plat (apparus à court terme).

mediX recommande

  • Pas de recommandation générale pour le dépistage. Faire montrer au médecin les lésions cutanées qui évoluent. Des contrôles réguliers sont aussi recommandés aux personnes qui ont beaucoup de névi.  

4.5. Cancer du colôn: recherche de sang occulte dans les selles, coloscopie

Contexte

  • Le cancer du colôn est fréquent: 4’500 nouveaux cas par an (Suisse), prévalence sur la vie entière : 3,7 % (femmes) – 6 % (hommes); le risque de cancer du colôn augmente nettement à partir de l’âge de 50 ans (–> NICER)
  • Les cancers colorectaux (CCR) évoluent lentement. 90 % se développent à partir d’adénomes, le plus souvent sous forme de polypes. La carcinogenèse latente qui dure en moyenne 10 ans offre de bonnes chances de détection précoce avant que des métastases se forment et donc une bonne chance de guérison
  • Le dépistage du carcinome du colôn est recommandé par les sociétés spécialisées nationales et internationales.
  • Il existe deux méthodes de dépistage: la recherche de sang occulte et la coloscopie.

Test immunologique des selles 

  • Les carcinomes colorectaux provoquent des saignements occultes qui peuvent être détectés par le test des selles. Les saignements se laissent détecter au moyen de tests immunologiques quantitatifs des selles/FIT (Fecal Immunochemical Tests)
  • Le capteur OC, le seul proposé en Suisse, est le mieux validé (coût chez Analytica: CHF 8.40 – plus forfait de commande CHF 21.60; cons. plus prise de sang plus examen: env. CHF 125.– au total)
  • La spécificité du FIT est > 90 % (28), la sensibilité single test du FIT pour la détection d’un carcinome colorectal est de 70–80 % et de 20–40 % pour les adénomes avancés; la sensibilité augmente toutefois nettement après plusieurs séries de tests (51, 64)
  • La population est nettement plus disposée à participer à un programme de tests FIT qu’au dépistage par coloscopie (51, 65, 66)
  • Une étude de dépistage comparative (FIT contre sigmoïdoscopie contre coloscopie) a montré qu’après 4 séries de tests, le FIT pouvait détecter autant de carcinomes que le screening par coloscopie et même plus d’adénomes avancés (lors de l’analyse intention-to-screen) (51)
  • Les résultats d’autres études actuellement en cours sur la comparaison directe entre le dépistage par FIT et la coloscopie ne sont pas encore disponibles (CONFIRM, COLONPREV, SCREESCO)
    Conclusion: le capteur OC est aujourd’hui recommandé comme alternative équivalente à la coloscopie (56) (–> voir aussi ASCO, USPSTF, ESGE) – à  2 conditions
    • La volonté de répéter le test tous les 2 ans
    • En cas de test de selles positif, un examen coloscopique est toujours nécessaire!

Coloscopie (29–34)

  • La coloscopie permet non seulement de détecter des carcinomes, mais aussi de reconnaître et d’éliminer des polypes. Avantage: une intervention diagnostique et thérapeutique en même temps. Beaucoup de ces polypes sont bénins, mais les adénomes avancés ont un risque de dégénérescence de 3 à 11 %  
  • L’utilité de la coloscopie comme dépistage précoce du CCR est considérée comme établie sur la base de vastes études de cohorte (coloscopie) et d’études randomisées et contrôlées (sigmoïdoscopie)
  • La sensibilité du screening par coloscopie est d‘environ 95 % pour la détection d’un cancer du colôn et aussi pour les adénomes avancés (35), mais elle dépend fortement de l’examinateur (la vitesse de retrait pendant l’endoscopie est décisive pour le taux de détection)
  • Bénéfice du dépistage par coloscopie: dépendant de l’étude voire le design de l’étude, la mortalité spécifique aux tumeurs peut être réduite jusqu’à 60–80 %, selon les analyses de la U.S. Preventive Services Task Force de 26 % (35); les taux d’incidence du CCR sont réduits de 22–58 % (33–35). La seule étude randomisée et contrôlée de dépistage par coloscopie (NordICC) n’a montré qu’un bénéfice modéré dans l’analyse intention-to-screen: réduction de l’incidence CCR de 18 %, de la mortalité par CCR de 10 % (non significatif). L’évaluation des personnes effectivement dépistées (analyse par protocol) a confirmé le bénéfice attendu: réduction de l’incidence CCR 31 %, réduction de la mortalité CCR 50 % (67, 68). Pour la discussion de l’étude, voir aussi AGA et ASGE 
  • Les complications graves sont rares: il faut s’attendre à 3 perforations intestinales et 15 hémorragies importantes sur 10‘ 000 coloscopies (35).

mediX recommande

  • Le test immunologique des selles et la coloscopie sont équivalents en termes de réduction de la morbidité et la mortalité dues au cancer colorectal s’ils sont effectués correctement et si les intervalles recommandés sont respectés
  • Les deux variantes de dépistage devraient être proposées aux hommes et aux femmes à partir de 50 ans, tout en élaborant les avantages et les inconvénients respectifs
  • En cas de test immunologique des selles (FIT) normal, l’examen doit être répété tous les 2 ans (rappel) afin de garantir un bénéfice suffisant
  • En cas de coloscopie normale, l’examen doit être répété après 10 ans (jusqu’à 75 ans)
  • Pour les personnes avec des antécédents familiaux ou gastrointenstinaux, les recommandations diffèrent de celles de la population normale (voir tableau 1)

Tableau 1: Intervalles de dépistage du cancer colorectal en cas de risque modéré ou élevé

En cas de risque modéré de CCR

Prévention chez la population asymptomatique 
(75 % de la population)

Test FIT des selles (par ex. capteur OC) tous les
2 ans
ou
coloscopie tous les 10 ans

En cas de risque élevé de CCR

Carcinome/adénome chez au moins 1 parent direct avant l’âge de 60 ans  

Coloscopie à partir de 40 ans ou 10 ans avant l’âge du parent quand il est tombé malade – tous les 5 ans  

CCR héréditaire dans la famille (FAP, syndrome de Lynch)

Tests génétiques moléculaires, screening endoscopique stratifié sur le risque, pour des détails voir S3-LL CCR (chap. 5.2)

Colite ulcéreuse/maladie de Crohn depuis 8–10 ans

Colososcopie individuellement 1–3 par an

Les patients ayant subi une ablation d’adénomes/de polypes doivent faire l’objet d’un suivi. Les intervalles pour les coloscopies de surveillance après polypectomie coloscopique et traitement d’un CCR ont été révisés en 2022. Les valeurs de référence importantes sont

  • Polypes à faible risque –> coloscopie de surveillance après 10 ans
  • Polypes à haut risque –> coloscopie de surveillance après 3 ans

Pour plus de détails, veuillez consulter les Recommandations consensuelles de la Société Suisse de Gastroentérologie (SSG)!

4.6. Cancer du poumon: scanner à faible dose (LDCT)

Contexte

  • En Suisse, un décès sur 20 est dû au cancer du poumon (première cause de mortalité par cancer)
  • Les symptômes au stade précoce sont souvent non spécifiques et le cancer du poumon n’est souvent détecté qu’à un stade avancé, avec un pronostic de guérison très mauvais (Société Suisse de Pneumologie)
  • Des études randomisées contrôlées montrent que la mortalité due au cancer du poumon peut être réduite par un dépistage par scanner à faible dose chez les patients à haut risque (57, 58, 59)
  • La U.S. Preventive Services Task Force recommande depuis 2021 un dépistage annuel chez les patients à haut risque suivants
    • Fumeurs /fumeuses âgés de 50 à 80 ans avec des antécédents de tabagisme (20 ans x 20 cigarettes/jour) qui fument actuellement ou ont cessé de fumer au cours des 15 dernières années.
  • Le Swiss Cancer Screening Committee recommande aux patients à risque le dépistage par LDCT dans le cadre d’un programme de dépistage organisé. Le programme définit les protocols radiologiques et les évaluations standardisées qui diffèrent des TDM pulmonaires normales. Ces centres participent également à des contrôles de qualité prédéfinis et des études de cohorte, contrairement aux instituts radiologiques qui n’y participent pas
  • Les patients à risque sont les fumeurs et fumeuses à partir de 55 ans. Les détails sur l’organisation et la mise en oeuvre du programme en Suisse ne sont pas encore disponibles. Il existe une étude de faisabilité (–> Swiss Medical Weekly, 2022)
  • Il y a plusieurs aspects critiques à considérer
    • Le Number Needed to Screen (NNS) est de 133 au cours de 10 ans pour éviter un décès par cancer du poumon (59)
    • Le Number Needed to Harm est difficile à calculer –> des résultat faux-positifs chez 180 sur 10’000 des personnes dépistées avec en suite des examens (invasifs) supplémentaires (par ex. biopsies), du stress psychologique, des dommages oncologiques radiologiques potentiels dus au screening
    • Les études pertinentes ont été menées pour la plupart des cas dans des centres universitaires en setting d’étude (transférables aux conditions de tous les jours?)
    • Une analyse rétrospective réalisée aux États-Unis montre que les faux-positifs sont fréquents. Les diagnostics invasifs (par ex. les bronchoscopies), déclenchés par un résultat suspect, ont entraîné des complications dans environ 30 % des cas (74).

mediX recommande

  • Le dépistage par scanner à faible dose est recommandé aux patients à risque uniquement dans le cadre d’un programme organisé dans des centres spécialisés, actuellement en cours d‘élaboration pour la Suisse
  • Le dépistage LD-CT est actuallement une prestation à la charge du patient.

 

5. Ostéoporose: quand faire une ostéodensitométrie?

Contexte

  • Le dépistage par ostéodensitométrie n’est pas simplement une détection précoce de l’ostéoporose suivie d’un traitement visant à minimiser le risque de fractures, mais il s’agit de définir à partir de quel risque individuel de fracture il convient d‘intervenir sur le plan thérapeutique afin d’éviter les fractures ostéoporotiques initiales ou ultérieures (–> mediX LD Ostéoporose)
  • Une ostéodensitométrie devrait toujours être effectuée avant un traitement aux bisphosphonates. D’autre part, l’ostéodensitométrie n’est utile que si les patients sont prêts à en accepter les conséquences thérapeutiques  
  • Une indication thérapeutique est en général aussi donnée lorsqu’une fracture s’est déjà produite spontanément ou lors d’un traumatisme mineur.

mediX recommande

  • Pas de dépistage généralisé de l’ostéoporose
  • Chez les femmes: uniquement en cas de risque spécifique selon le risque de fracture à 10 ans adapté à l’âge selon FRAX.

Indication de la densitométrie sans événement de fracture

  • Femmes à partir de 65 ans si le risque de fracture à 10 ans adapté à l’âge selon le calcul FRAX (calculateur de risque FRAX – possible sans densitométrie) est supérieur au seuil indiqué en pourcents (recommandations ASCO 2020) ou s’il y a certains facteurs de risque présentant des conséquences thérapeutiques
  • Les facteurs de risque pour une ostéoporose sont
    • Ménopause précoce, AF positif, tabagisme, poids insuffisant
    • En association avec certaines maladies: maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, maladies chroniques du foie et des reins, polyarthrite rhumatoïde, anorexie, maladie coeliaque, hypogonadisme, hyperparathyréoïdie, carence en vitamine D.

Indication de la densitométrie avec événement de fracture chez les femmes > 65 J.

  • Fractures de fatigue qui ne peuvent pas être expliquées par une activité excessive
  • Fractures de fatigue récidivantes
  • Ostéoporose familiale
  • Stéroides (> 5 mg prednisone > 3 mois)
  • Troubles de l‘alimentation.

Remarque: l’utilité d’une densitométrie et un traitement chez les hommes (au-delà de 70 ans) doit être évaluée au cas par cas.

 

6. Dépistage du glaucome: utile ou non?

Contexte

  • Le terme de glaucome regroupe les maladies oculaires qui se caractérisent par des lésions spécifiques de la tête du nerf optique, des fibres nerveuses du nerf optique et des cellules ganglionnaires de la rétine
  • Le glaucome est défini indépendamment de la pression oculaire sur la base de modifications de la papille ou des fibres nerveuses et d’éventuelles pertes du champ visuel. Une pression intraoculaire élevée (pression intraoculaire = PIO) n’est qu’un facteur de risque parmi d’autres. Elle peut être présente sans signes morphologiques ou fonctionelles de glaucome (hypertension oculaire, HTO). Chez 25–-50 % des patients, la PIO n’est pas élevée (glaucome à pression normale)
  • Les glaucomes sont plus fréquents avec l’âge. La prévalence entre 50 et 64 ans est de 1 %, entre 65 et 79 ans de 2,9 % et de 5,3 % chez les plus de 80 ans. Le glaucome chronique primaire à angle ouvert est de loin le plus fréquent. Le glaucome n’est remarqué que tardivement par les patients quand le dommage est déjà irréversible. Ceci soulève la question du dépistage. Il est clairement prouvé que la réduction topique de la pression intraoculaire (PIO), par exemple, diminue le risque de glaucome chez les patients avec PIO élevée (NNT: env. 12 pour prévenir un glaucome à angle ouvert en 5 ans) (37)
  • En l’absence d’études interventionelles avec des critères d’évaluation cliniques, il n’est pas possible de déterminer si et dans quelle mesure la vision et la qualité de vie sont améliorées par le dépistage du glaucome et le traitement précoce, et à combien s’élèvent les éventuels dommages liés au traitement. La U.S. Preventive Services Task Force ne donne donc jusqu’à présent pas de recommandation pour ou contre dépistage (une mise à jour est actuellement en cours). Le comité fédéral allemand (G-BA) lui aussi estime que l’utilité n’est pas prouvée (38)
  • Les spécialistes allemands du glaucome concluent dans une revue qu’un dépistage sensible et spécifique est en principe possible si les patients à risque sont identifiés sur la base de leur âge et leurs antécédents familiaux (39, 40). D’autre part, ils constatent qu’il n’est actuellement pas possible de donner une recommandation claire pour une procédure unique ou des examens de dépistage combinées
  • Les sociétés internationales d’ophtalmologie préconisent depuis longtemps un dépistage ophtalmologique (avec entre autres une fondoscopie, un examen de la fonction visuelle, une tonométrie par applanation). La Sociéte allemande d’ophtalmologie (DOG) recommande un dépistage tous les 3 ans à partir de 40 ans, tous les 1–2 ans à partir de 65 ans, voire plus étroitement en présence de facteurs de risque. Les preuves issues d’études sont toutefois toujours considérées comme faibles (39). Selon la DOG, il existe un risque accru surtout en cas d’anamnèse familiale positive, mais aussi en cas d’hypotension, d’hypertension de haut niveau, de forte myopie et de traitement stéroïdien à long terme
  • La SSO n’a pas publié des lignes directrices sur le glaucome, mais elle émet la recommandation suivante aux patients sur son site internet: contrôle ophtalmologique pour tous et toutes à partir de 40 ans tous les 3 ans, à partir de 50 ans tous les 2 ans, à partir de 60 ans tous les ans (41).

mediX recommande

  • Le programme de dépistage du glaucome pour les patients asymptomatiques n’est pas fondé sur des preuves (voir ci-dessous). Un dépistage modéré et ciblé du glaucome nous semble toutefois judicieux dans l’intérêt de la santé individuelle. Nous recommandons les intervalles suivants
    • Chez les patients asymptomatiques sans facteurs de risque entre l’âge de 45 et 50 ans, puis tous les 5 ans jusqu’à l’âge de 70 ans
    • Chez les patients asymptomatiques avec des facteurs de risque** (FR) connus: dès l’âge de 30 ans ou dès qu’un FR est connu, ensuite selon l’évaluation du risque par l’ophtalmologue.

** Facteurs de risque moyen et élevé de glaucome

·     Anamnèse familiale positive (parent direct du 1er ou 2e degré avec neuropathie optique liée au glaucome, c’est-à-dire une lésion avérée du nerf optique. Les collyres anti-pression ou la cécité irréversible inexpliquée d’un membre de la famille (parent direct du 1er ou 2e degré) seuls n’en font pas partie

·     Myopie (> –2 dioptries) –> syndrome de dispersion pigmentaire et risque supplémentaire d’amotie rétinienne et de dégénérescence maculaire myopique

·     Hypermétropie (> +3 dioptries) –> glaucome à angle fermé

·     Hypertension oculaire (pression intraoculaire > 21 mmHg, également si mesurée chez l’opticien)

·     Corticothérapie à long terme

·     Facteurs de risque en cas de glaucome à pression normale: hypotension artérielle (< 90/60 mmHg), antécédents de sport d’endurance excessif ou professionnel, apnée obstructive du sommeil modéré ou sévère

 

7. Dépistage des hépatites B et C

Hépatite B

Situation initiale

  • En 2021, un total de 1’032 nouveaux cas d’hépatite B ont été déclarés, ce qui représente une baisse de 8 % par rapport à l’année 2020
  • En Suisse, env. 0,5 % de la population est infectée par le virus de l’hépatite B. Le nombre de déclarations de personnes atteintes d’hépatite B aiguë montre une tendance à la baisse, env. 40 nouveaux cas par année sont déclarés
  • L‘hépatite B est très contagieuse, mais dans 96 % des cas déclarés, le mode de transmission est inconnu
  • Les nouvelles infections à l’hépatite B sont essentiellement dues à des contaminations dans des pays à forte prévalence
  • Voir aussi l‘OFSP.

Recommandations de dépistage

  • Toutes les personnes nées en Asie/Afrique/dans les Balkans doivent subir une sérologie de l’hépatite B avec IgG/IgM anti-HBc, HBsAG et anti-HBs. Si négatif –> vacciner, si positif –> clarifier le besoin de traitement et le concept de suivi
  • Toutes les femmes enceintes doivent au moins être dépistées pour HBsAG. La détection de HBsAG prouve une infection par l’hépatite B et nécessite une évaluation individualisée pendant la grossesse et toujours une prophylaxie pour le nouveau-né à la naissance
  • Voir aussi mediX Guideline Hépatite.


Hépatite C

Situation initiale

  • En Suisse, environ 40‘000 personnes vivent avec une infection chronique par le virus de l’hépatite C. Un tiers d’entre elles ignore leur maladie
  • Le traitement est très efficace (taux de réussite env. 95 %) est devrait être exécuté le plus tôt possible.

Recommandation de dépistage (54)

  • Un dépistage de l’hépatite C au moyen d’un test de recherche d’anticorps (unique ou répété selon le comportement de risque) s’avère juste pour les groupes de risque suivants
    • Consommation actuelle de drogues
    • Les patients portant des tatouages ou des piercings non stériles
    • Les receveurs de produits sanguins avant 1992
    • Les femmes enceintes
    • Les personnes séropositives
    • Les (anciens) détenus
    • Les patients ayant subis des interventions médicales dans un pays avec hygiène limitée
    • Les personnes originaires de pays à forte endémie.

En outre

  • Chez les personnes nées entre 1950 et 1985. Une attention particulière devrait être accordée aux immigrants de la première génération au-delà de 60 ans, originaires d’Italie et d’Espagne, car ils sont particulièrement touchés par l’hépatite C.

Procédure

  • Test de recherche d’anticorps pour l‘hépatite C
    • En cas de résultat positif, il faut une confirmation (test PCR pour l’ARN du VHC)
    • En cas de résultat négatif du test PCR, il s’agit probablement d’une infection antérieure, guérie ou traitée. En cas de test PCR positif, il s’agit d’une infection active par le virus de l’hépatite C.
  • Pour la suite de la procédure, l’indication au traitement et la collaboration avec le spécialiste, voir HepCare
  • Voir aussi mediX Guideline Hépatite.

Actuellement: recommandations pour les personnes en quête de protection en provenance d’Ukraine  

  • Basé sur ces directives et les recommandations du „European Centre for Disease Prevention and Control“ (ECDC), le test suivant devrait être proposé sans discrimination à toutes les personnes en quête de protection en provenance d’Ukraine (dans la mesure où il n’existe pas déjà de résultat d’un test actuel)
    • Test combiné VIH
    • Test d’anticorps contre l’hépatite C (si celui est positif, il faut également déterminer l’ARN du VHC)
    • Sérologie de l’hépatite B avec test anticorps anti-HBc, antigène HBs et anticorps HBs. Si les deux premiers sont négatifs et que le taux d’anticorps HBs est de > 10 IU/l, on peut supposer que la personne est protégée contre l’hépatite B par une vaccination.

Voir aussi les recommandations SGING, SASL et Hépatite Suisse; mediX Guideline Médecine migratoire.

 

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Remerciements

Nous remercions le Dr Hartmut Knönagel, spécialiste en urologie FMH, pour ses précieux conseils sur le dépistage du cancer de la prostate et pour la révision du chapitre correspondant de la ligne directice.

 

9. Mentions légales

Cette ligne directrice a été rédigée en mai 2024. 
© Association mediX schweiz

Editrice
Prof. Dr. med. Corinne Chmiel

Rédaction
Prof. Dr. med. Corinne Chmiel
Dr. med. Felix Huber
Dr. med. Uwe Beise
Dr. med. Maria Huber
Rahel Krämer

Auteurs
Prof. Dr. med. Corinne Chmiel
Dr. med. Felix Huber
Dr. med. Uwe Beise

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